Homélies de Père Benoît-Marie

HOMÉLIES et pensées de circonstance


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Homélies et pensées de circonstance

Le mystère du mal  - 6 novembre 2023 homélie cf. Rm 11, 29-36 31ème lundi TO

Le mystère du mal est sans nul doute, à vues humaines, ce qui nous empêche d’être pleinement et durablement heureux. Les Béatitudes nous font aspirer au bonheur et entrevoir qu’il n’est pas absolument contraire à l’épreuve et à la souffrance. Mais la fragilité des choses d’ici-bas nous déconcerte et nous fait souvent lever les yeux vers le Créateur pour Lui demander ce qu’Il pense du mal qu’Il semble laisser régner sans intervenir ou si peu. Il y a déjà bien des années, la fille d’un journaliste américain des années ’30, philocommuniste notoire, avait écrit la première histoire du goulag soviétique, à peine les archives du KGB entrouvertes par Gorbatchev. En effet, son père avait eu la bonne idée d’aller voir sur place le paradis soviétique : mal lui en prit. Il fut, lors d’une rafle au hasard, envoyé en Sibérie où il passa 23 ans. Sa fille en tira un pavé de 700 pages dont la conclusion rejoint les réflexions de St Paul dans l’épître de ce matin. Elle dit ceci : « Merci, ami lecteur, de m’avoir suivie au long de ces pages qui retracent l’une de ces tragédies qui jalonnent ce XXème siècle si douloureux. Vous pensez sans doute que j’ai écrit cela pour dire : plus jamais ça ! Eh bien, détrompez-vous. J’ai écrit cela pour affirmer haut et fort : ça arrivera encore. Parce que le problème, ce n’est pas une mauvaise philosophie, une idéologie vénale et tordue, une économie qui foire en conséquence et une politique d’oligarques sans scrupules. Le problème, c’est l’âme humaine. »

Dieu tire au final le bien du mal : Il profite du refus des juifs de reconnaître le Messie pour englober les païens dans les promesses faites à Israël. Et parce qu’ils obtiennent ainsi miséricorde, Il la fera ensuite rejaillir sur le peuple saint qui L’a méconnu. La désobéissance des hommes faibles et coupables devient donc l’occasion du salut offert à tous. Les goulags de tous les temps ont été un effroyable déferlement de haine et de violence. Ils ont été en même temps des lieux où a fleuri une sainteté exceptionnelle, à la mesure de la puissance du mal qui voulait anéantir jusqu’à toute forme d’humanité. La seule réponse au mal, c’est la conversion permanente de toute âme de bonne volonté pour que le monde soit sauvé. Que Dieu renouvelle en nous le désir de la sainteté, à tout prix, pour le bonheur de tous.

« Dieu a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde »

Lettre de saint Paul apôtre aux Romains - Rm 11, 29-36
Frères,
les dons gratuits de Dieu et son appel
sont sans repentance.
Jadis, en effet, vous avez refusé de croire en Dieu,
et maintenant, par suite du refus de croire d’une partie d’Israël,
vous avez obtenu miséricorde ;
de même, maintenant, ce sont eux qui ont refusé de croire,
par suite de la miséricorde que vous avez obtenue,
mais c’est pour qu’ils obtiennent miséricorde, eux aussi.
Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire
pour faire à tous miséricorde.
Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu !
Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
Qui a connu la pensée du Seigneur ?
Qui a été son conseiller ?
Qui lui a donné en premier et mériterait de recevoir en retour ?
Car tout est de lui,
et par lui, et pour lui.
À lui la gloire pour l’éternité !
Amen.

5 janvier 2023 Homélie à la Messe de Requiem pour Benoît XVI
Il est assez courant que lors du décès d’un être cher, on prenne une conscience plus vive de ce qu’il a été. Quand quelqu’un meurt, il n’a subitement plus que des qualités : on le voit en quelque sorte dans la bienveillance avec laquelle Dieu nous voit, par son côté ensoleillé. Un chrétien, prêtre, évêque et Pape comme Benoît XVI dépasse en lumière et en grandeur beaucoup de ceux que nous accompagnons au seuil de l’éternité.

Son testament spirituel est d’une confondante humilité, reflétant fidèlement son comportement habituel qu’il n’a jamais modifié le moins du monde même au faîte des honneurs. L’humble ouvrier de la vigne du Seigneur, selon ses premières paroles à la loggia de St Pierre le jour de son élection, a fait tout ce qu’il a fait avec le plus grand sérieux, sans jamais se prendre au sérieux. Un abbé bénédictin qui le connaissait de près disait de lui : « Il en sait autant que 10 professeurs de théologie et il a la foi d’un premier communiant. » C’est la foi, en effet qu’il conjure à l’Eglise d’Allemagne de garder, et on peut bien penser que ce souci ne se limite pas à nos voisins du nord. C’est au service de la foi de l’Eglise qu’il a développé une énergie hors du commun, servi par une intelligence d’une profondeur exceptionnelle. Docteur en théologie deux ans après son ordination, il est vite repéré par le cardinal Frings de Cologne et devient son expert au Concile Vatican II. Mais il souffrira ensuite des remises en cause des vérités essentielles de la foi et redoutait ce qu’il a pu appeler « un christianisme au rabais ». Après quelques années seulement comme archevêque de Münich, Jean-Paul II le nomme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. On ne compte pas moins de 700 publications de lui dans tous les domaines de la foi, avec une attention particulière -très allemande- pour l’exégèse et la liturgie. Il est extrêmement pédagogue, et quand il écrit, on reconnaît tout de suite un style très personnel qui ne doit rien au copier-coller. Ses discours au Bundestag et à la Maison Blanche, à Auschwitz ou Regensburg ont marqué les esprits, mais leur source est ailleurs : sa première encyclique Deus caritas est en donne sans doute la clef. C’est la rencontre avec Jésus Christ, vivant et ressuscité qui est à la base de la joie d’être chrétien : sa trilogie Jésus de Nazareth résonne comme une sorte de testament. C’est cette vie et cette rencontre qui empêche l’Eglise d’être trop mondaine, comme il l’a souvent souligné.

Sa démission inattendue a marqué l’Eglise. Les appréciations diverses qui ont suivi n’enlèvent rien à ce qu’il a été pour l’Eglise toute sa vie, y compris par l’exemple de sa dernière partie ; pendant presque 10 ans, à l’ombre de St Pierre, il a vécu comme le moine qu’il a un moment pensé être dans sa jeunesse. Nul doute qu’il continuera à être une lumière pour longtemps et pour beaucoup. Rendons grâces à Dieu qui nous l’a donné et en fait maintenant un intercesseur pour l’éternité.

La confession pascale, cette année ?

Le IVème Concile du Latran, en 1215, a fait un devoir à tout chrétien de se confesser et de communier à tout le moins une fois l’an : c’est ce qu’on appelle « faire ses Pâques ». Ce minimum qu’on oserait pas qualifier de vital – on imagine mal qu’on arrive à survivre en se lavant et en mangeant une fois par an…- mais plutôt de symbolique et « syndical » détermine, aux termes de l’Eglise, le seuil en-deçà duquel on a peine à se présenter comme chrétien. Cette année, ce sage précepte se heurte aux événements qui interdisent, à toutes fins de ne pas propager l’épidémie, tout contact direct entre prêtres et fidèles. Nous en souffrons tous, et c’est un devoir moral de nous conformer les uns et les autres aux directives qui préservent la vie.

Beaucoup parmi nous, qui ont une pratique régulière, ressentent le manque de l’Eucharistie. Ne plus pouvoir recevoir le Corps, le Sang, l’Ame et la Divinité de Jésus-Christ dans la Sainte Communion est en effet une privation qu’on ne connaissait pas. Peut-être ne devrions-nous pas oublier que, même de notre temps, il est de par le monde beaucoup de chrétiens qui n’ont pas accès aussi facile au Corps du Seigneur. Au XIXème siècle, les missionnaires qui ont commencé au Japon une nouvelle évangélisation ont été très étonnés de trouver des communautés qui avaient survécu sans prêtres ni sacrements durant 3 siècles, par le baptême des enfants, la prière du chapelet et le lien invisible avec le Pape de Rome…

Mais sans doute, pour un certain nombre, ne pas pouvoir se confesser ne sera pas ressenti avec la même acuité. Pourtant, on demande parfois si on ne peut le faire par téléphone, puisqu’il n’y a pas de matière qui véhicule le sacrement et qu’il s’agit essentiellement d‘un échange de paroles. L’Eglise a toujours pensé que ce n’est pas possible, principalement pour deux raisons : la rencontre matérielle du prêtre et du pénitent fait partie de la logique d’incarnation du sacrement, et aussi, le téléphone ne peut garantir le secret qui enveloppe l’aveu des fautes. Que faire, alors ? On pourrait faire le parallèle avec la Communion spirituelle, sous mode mineur cependant : alors que la Communion spirituelle donne les mêmes grâces que la communion sacramentelle, ce que l’on peut faire dans le cas du désir du pardon des fautes se passe dans le secret du Cœur de Dieu. L’essentiel de la démarche de pénitence est la contrition, c’est-à-dire le regret sincère de ses péchés ; elle est dite imparfaite quand la raison du regret est le remords, la culpabilité, la peur de l’enfer, en un mot des motifs qui nous ramènent plutôt à nous-mêmes, et parfaite quand nous avons le cœur brisé parce que nous avons blessé le Cœur de Dieu, en Le regardant, Lui, plus que nous : on regrette par amour de Lui, car Il mérite d’être aimé pour Lui-même, non pas seulement pour les avantages que nous recevons de Lui. Il faut commencer par demander la grâce d’une contrition sincère : c’est le plus important dans la confession, à tel point qu’on ne peut recevoir l’absolution sans la base du regret des fautes.

Quand nous demandons pardon à Dieu de tout notre cœur, parce qu’Il nous aime et que nous n’avons pas répondu à son amour, Il n’attend pas pour nous pardonner que nous puissions nous confesser. Il va de soi, cependant, que cette démarche montre que notre contrition n’est pas théorique, et en outre, on sait tout le bienfait de l’aveu simple qui, si on y avait davantage recours, soulagerait sans doute pas mal les psychiatres…

Ne pouvant avoir recours directement à un prêtre, pour la plupart des fidèles, on peut encourager la démarche suivante :

  1. Un examen de conscience, porté par la prière en présence de Dieu : on en trouve dans les anciens missels et… sur internet.
  2. Un acte de contrition (prière de repentance), comme celui-ci :

Mon Dieu, je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé, parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplaît. Je Vous en demande humblement pardon, et je me propose, avec le secours de votre grâce, de n’y plus retomber, d’en éviter les occasions, de m’en confesser et d’en faire pénitence.

  1. On conclut par le Notre Père, pour nous engager à pardonner comme nous sommes pardonnés, avec une résolution plus personnelle si on le juge utile.

Vous pouvez, si vous le désirez, confier votre démarche à un prêtre par téléphone, mais sans détailler ce qui reste le secret de Dieu, et il vous bénira, dans l’attente de la prochaine occasion où vous aurez la joie de le rencontrer et de vous confesser sacramentellement.

Toute privation, même de choses saintes comme la Communion ou la confession, peut être une occasion d’approfondissement. Prenons comme une grâce le fait d’être obligés de renoncer pour un temps à des habitudes qui peuvent à notre insu devenir des ornières faciles. Dieu n’est pas à court de moyens pour nous attirer à Lui, Il est toujours plus proche que nous le croyons et sentons. Alors, le désert du carême fleurira au temps de la Résurrection, qui ne sera pas un vain mot pour toutes les âmes de bonne volonté.

Autres prières de contrition, à choix :

Prière du P. Lyonnet, s.j.

Seigneur, je suis un pauvre pécheur, pardonnez-moi. Je sens à quel point je suis médiocre, et je ne peux trouver de calme et d’espérance qu’en votre amour. ; voici mes péchés : je Vous les donne par les mains de votre Mère ; c’est le seul cadeau que je puisse Vous faire, hélas, mais vous l’accepterez si j’y joins la confiance que Vous m’avez pardonné.

Je crois, Seigneur, que Vous m’avez pardonné, non pas que je l’aie mérité ; je suis un pauvre bonhomme, incapable de verser la moindre larme sur la laideur de ma vie, incapable même de regarder longtemps ses péchés avec un regard loyal et humble, mais retournant tout de suite à ma vanité et à la satisfaction de moi-même. Je crois que Vous m’avez pardonné, parce que Vous êtes Jésus-Christ, Fils de Marie ; parce l’un et l’autre avez souffert le Calvaire pour moi.

En échange d’une pareille remise de dette, Seigneur, voici ma vie : ce n’est pas riche ; je ne suis même pas sûr de faire mieux. Mais j’en ai le désir humble et confiant. Je Vous offre, ô Jésus, les désirs de sainteté d’un pauvre médiocre, qui a eu tant de fois peur, qu’il ne se fie plus qu’à Vous pour accomplir sa vie. Daignez Vous servir de lui comme Vous pourrez, du moins ne fera-t-il pas le difficile, et servira-t-il où Vous voudrez.

Prière de pénitence

Seigneur, n’en finirai-je donc pas de pécher contre Vous ? Cette fois-ci et tant d’autres fois !

Oh, tendez-moi vos bras, Seigneur, car je suis seul à présent !

Le diable qui m’entraînait m’a quitté, sitôt la faute faite. Et me voici seul à présent et bien loin de Vous ! Oh, tendez-moi vos bras, Seigneur, car j’ai honte à présent !

J’étais bien fier de Vous abandonner, de Vous délaisser. Et me voici rougissant et bien loin de Vous ! Oh, tendez-moi vos bras, Seigneur, car je suis triste à présent !

J’étais si joyeux de me séparer de Vous et de Vous perdre. Et me voici pleurant et bien loin de Vous! Oh, tendez-moi vos bras, Seigneur, car je suis faible à présent !

Je me croyais bien fort, capable de demeurer seul. Et me voici abattu et bien loin de Vous !

Oh, tendez-moi vos bras, Seigneur, car je suis votre enfant !

Un de vos enfants, payé de votre Sang ! Oh, tendez-moi vos bras, Seigneur, j’ai tant péché, que cela en vaut bien la peine à présent !

 

Privés de la Sainte Communion !

La menace d’une pandémie a déterminé notre Evêque à suivre les indications du Conseil Fédéral pour limiter au maximum les contacts entre personnes. Le problème sanitaire est simple : ceux qui sont infectés par le virus ne le savent pas au début, durant la période d’incubation qui dure de 3 à 5 jours. C’est durant ce temps qu’ils peuvent contaminer involontairement d’autres personnes. C’est donc un acte de charité envers autrui qui motive ces mesures exceptionnelles qui peuvent paraître exagérées, mais nous font prendre la mesure du danger effectif.

A partir d’aujourd’hui, donc, il n’y a plus de Messe célébrée publiquement dans le diocèse, et les monastères cloîtrés comme la Fille-Dieu qui ont un aumônier à demeure continuent à célébrer l’Eucharistie, mais sans pouvoir y admettre des fidèles de l’extérieur, pour la raison expliquée plus haut. Croyez bien que notre communauté le déplore autant que vous ! Mais la bonne nouvelle, c’est que tous vos prêtres continuent de dire la Messe chaque jour ! Et chaque Messe célébrée même en secret continue de déverser les grâces du Sacrifice Rédempteur sur toute l’humanité, en particulier sur ceux qui désireraient ardemment pourvoir assister à la célébration des Saints Mystères et y communier. Concrètement, nous prenons nous aussi la mesure de ce « deuil » qui nous fait sentir d’un coup ce que nous avions, comme si ça allait de soi (un peu trop ? Les dons de Dieu ne sont jamais un droit ou un dû !), et que nous ne pouvons plus recevoir sous la forme sacramentelle et visible pour une période indéterminée.

Dieu tire toujours le bien du mal. De cette privation, Il veut tirer un plus grand bien. Quel pourrait-il être, ce plus grand bien ? D’abord, de reprendre conscience, de manière douloureuse mais féconde, de la grandeur du don de l’Eucharistie, si souvent galvaudé. Ensuite, de développer toutes les autres façons d’être en contact avec Dieu, comme un aveugle qui développe tous les autres sens pour compenser celui qu’il n’a pas: la prière, notamment de désir, le temps donné à Dieu par la lecture et la méditation de l’Ecriture et de toute la tradition spirituelle, l’adoration du St Sacrement (nos églises sont encore ouvertes : ce qu’on veut éviter, c’est que des foules s’y trouvent ensemble) et surtout :

la Communion spirituelle.

Cette pratique ancienne un peu tombée en désuétude par « excès de Communion », pourrait-on dire, reprend en ce moment toute sa valeur. Le cardinal Journet, qui suit fidèlement St Thomas, expliquait cela par un exemple. Imaginez un prisonnier dans un camp de concentration de la seconde guerre mondiale. Il est malade, cerné par la mort qui rôde de toutes parts. Il a un ardent désir de communier, peut-être pour la dernière fois. Mais pas de prêtre, donc pas de Messe. Un jour, le vent lui apporte le son des cloches d’une église, au loin. Donc, il comprend qu’une Messe va se célébrer là-bas. Il s’unit d’intention avec toute la ferveur de son âme à cette Messe, et demande à Dieu, par la Communion spirituelle, de recevoir les grâces qu’il recevrait s’il était en chair et en os dans cette Eglise. Eh bien, Dieu lui donne exactement les mêmes grâces ! Car Dieu, qui a voulu la Sainte Eucharistie comme le moyen le plus intime de nous unir à Lui en ce monde visible, n’est pas lié par l’économie des sacrements : Il est infiniment libre, et s’Il ne peut arriver aux âmes droites par les moyens ordinaires que Lui-même a disposés, il n’est pas en peine pour en trouver d’autres.

Vous pouvez donc, chaque jour, vous unir à la Messe célébrée à la Fille-Dieu à 7.20 h en semaine et à 9.30 le dimanche, en lisant si possible les textes de la Messe du jour, et en faisant la communion spirituelle, suivie d’une action de grâces, avec la formule ci-dessous qui vous est proposée.

Nul doute, en outre, que ce renoncement difficile, joyeusement accepté, vous vaudra beaucoup de grâces, pour vous et bien d’autres dans la Communion des Saints. Et bien sûr, quelle joie sera la nôtre à tous quand nous pourrons à nouveau communier ensemble lorsque l’ange aura remis son épée au fourreau et que nous aurons à cœur de retrouver ce trésor que Dieu nous avait enlevé pour que nous en reprenions une plus vive conscience. Car il ne faudrait pas que nous prenions l’habitude de ne pas communier, sous prétexte que la Communion spirituelle suffit à notre paresse… Dans ce cas, pourrait-on imaginer que Dieu s’en contente ?

Un auteur spirituel imaginait la rencontre du Père qui accueille son Fils, après la Passion, la mort, la sépulture et la descente aux enfers. En L’embrassant, sa première parole est « Comme Tu m’as manqué ! » Puissions-nous le Lui dire nous aussi, et Il nous répondra : « Moi aussi ! »

Nous vous gardons plus que jamais précieusement dans notre prière : chacun de vos visages nous est précieux comme à Dieu ! Qu’Il nous préserve des maux du corps et de l’âme et nous conduise ensemble à la Patrie des cieux.

Formule pour la Communion spirituelle :

Je voudrais, Seigneur, Te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta sainte Mère Te reçut, avec l’esprit et la ferveur des Saints. Amen.

Suit un temps de silence et d’action de grâces.