Pour la méditation

Du soleil levant...

... au soleil couchant,

loué soit le nom du Seigneur !

Psaume 113,3

Les Rogations...

 

Les Rogations
 

Le verbe latin "Rogare" veut dire: demander.

Le mot même de "rogations" dit bien ce qu’est pour nous la prière : une demande, une demande instante, et le mot ne s’emploie qu’au pluriel, comme si on savait d’avance qu’on a beaucoup de choses à demander à Dieu.

On pourrait croire que cette prière est moins désintéressée, donc moins pure que la prière de louange, par exemple; mais St Thomas nous dit que c’est au fond aussi une louange :
c’est parce que nous croyons que Dieu est foncièrement bon que nous osons nous adresser à Lui en toute confiance, parce que nous sommes ses enfants.

Ces jours de supplication furent institués en Gaule au IVème siècle déjà, à une époque de grands troubles et calamités diverses.

On le fait juste avant l’Ascension, comme s’il fallait profiter des derniers jours de présence visible du Sauveur Jésus pour Lui confier une fois encore nos misères et nos nécessités.

C’est aussi un sens très sûr de l’Incarnation qui entoure les prières elles-mêmes d’un cérémonial complexe, comprenant la procession, qui fait en principe le tour de la paroisse ou du domaine, une sorte de cercle de protection divine, où on lit à chacun des points cardinaux le début des 4 évangiles, tournés vers l’extérieur : l’évangile s’adresse à toute la création, et sa lumière est appelée à s’élargir au-delà des limites de l’Eglise, vers ce que le pape François appelle les périphéries. On y donne la bénédiction avec la relique de la croix, par laquelle Jésus a sauvé le monde, en s’arrêtant le long des chemins à chaque croix qui jalonne le paysage. L’usage faisait aussi bénir les fontaines et le sel pour le bétail.

On joint à tout cela les grandes intentions du monde et de l’Eglise qui ne manquent jamais. Ce n’est pas rien que de confier à Dieu tout ce qui fait notre vie ici-bas, afin qu’elle soit la plus conforme possible au projet du Créateur, joignant l’écologie des âmes au respect de l’œuvre splendide dans laquelle Dieu nous a placés.